Haïti : Plus de 1 200 morts et 700 blessés en trois mois, selon le BINUH
- 12/11/2025
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Port-au-Prince, le 11 novembre 2025. D’après le rapport, 61 % des victimes ont été recensées lors d’opérations policières contre les gangs, 30 % ont été tuées par des groupes criminels, et 9 % par des membres de la population ou des groupes d’autodéfense. Malgré ces pertes, les autorités affirment avoir repris le contrôle de plusieurs zones stratégiques de la capitale, notamment Delmas 19, la Route de l’Aéroport et Turgeau.
Cependant, la violence s’étend désormais aux zones périphériques et rurales de Port-au-Prince, ainsi qu’aux départements de l’Artibonite et du Centre, où les attaques contre les civils se multiplient.
Le BINUH documente également la poursuite des violences sexuelles, du recrutement forcé d’enfants et de cas de traite humaine, utilisés par les gangs pour asseoir leur domination. Le rapport mentionne par ailleurs 39 victimes de frappes de drones explosifs, une méthode de plus en plus employée par les acteurs armés.
La situation des droits humains demeure alarmante : 79 exécutions extrajudiciaires auraient été commises durant la période, dont 78 imputées à des policiers et une au commissaire du gouvernement de Miragoâne, précise le rapport. Les forces de sécurité ont elles-mêmes subi de lourdes pertes, avec 8 agents tués et 17 blessés.
Face à cette insécurité persistante, 1,4 million de personnes sont aujourd’hui déplacées internes en Haïti, vivant souvent dans des conditions précaires.
Pour tenter de briser la spirale de violence, le gouvernement a récemment nommé dix nouveaux commissaires de gouvernement afin de renforcer les pôles judiciaires spécialisés dans la lutte contre les crimes de masse, les violences sexuelles et les crimes financiers.
Le BINUH appelle les autorités à rendre ces pôles pleinement opérationnels, à accélérer le processus de vérification (vetting) au sein de la police nationale, et à poursuivre les agents impliqués dans des violations graves des droits humains. Le bureau recommande aussi la création d’un programme de réinsertion pour les mineurs enrôlés dans les gangs et d’un organe national de désarmement et de réintégration.
La communauté internationale est invitée à maintenir Haïti sur l’agenda mondial et à soutenir le déploiement de la Force de répression des gangs (FRG), autorisée par la résolution 2793 du Conseil de sécurité. Les États de la région sont également exhortés à renforcer le contrôle des cargaisons d’armes à destination d’Haïti, conformément aux résolutions onusiennes imposant un embargo, afin de freiner l’approvisionnement des groupes armés.

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